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Bienvenue sur mon blog professionnel !

Celui-ci est dédié à ce que j'appelle l'Art et la Science du Leadership. La Science du Leadership, ce sont les travaux de recherche menés depuis près d'un siècle sur les leaders et le leadership. C'est le Leadership saisi par la raison logique et la méthode scientifique. L'Art du Leadership, c'est la perception et la pratique du leadership au quotidien, celles de ceux qui agissent en leader ou s'engagent à leurs côtés. C'est le leadership saisi par la raison sensible, l'expérience et l'émotion. L'un ne va pas sans l'autre, chacun nourrit notre réflexion et notre pratique du leadership. Vous trouverez ici mes projets, productions, collaborations, réflexions et recommandations sur l'art et la science du Leadership et les équipes dirigeantes.

lundi 16 avril 2012

Les analystes financiers amoureux des dirigeants charismatiques

Un bel exemple de la fascination qu'exerce le charisme du leader...dans une étude publiée en 2009, Angelo Fanelli (alors professeur à HEC Paris) et ses collègues montrent que lorsque qu'un dirigeant d'entreprise est perçu comme charismatique par les analystes financiers ceux-ci tendent à faire des recommandations positives et uniformes mais font également plus souvent des erreurs de prévisions lorsqu’ils évaluent ces derniers! 
Cette étude  vient compléter une précédente recherche menée par Rakesh Khurana en 2002 qui avait démontré la préférence des conseils d'administration pour des dirigeants perçus comme charismatiques.
Il existe donc bien une "prime" au dirigeant charismatique qui découle  directement de la désirabilité sociale du charisme et de la fascination que celui-ci exerce sur les esprit lorsqu'il est question de pouvoir et de puissants.

Ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle quand l'on sait  :

1/  qu'il n'existe pas de lien solide entre le charisme du dirigeant et la performance de l'entreprise (voir mon précédent post)
2/ que les dirigeants charismatiques ne conviennent ni à tous les types d'entreprises, ni à tous les types de collaborateurs et qu'ils sont associés à certains risques tels que la perte de sens critique dans l'organisation, la prise de risque stratégique inconsidérée ou encore l'épuisement des collaborateurs.
3/ que le charisme peut-être associé à l'autoritarisme et au manque d'éthique
4/ que la perception du charisme peut-être augmentée  via un entrainement systématique en matière de communication (voir mon précédent post)

Sources: 
Fanelli, A., Misangyi, V. F., & Tosi, H. L. In Charisma We Trust: The Effects of CEO. Charismatic Visions on Securities Analysts.  Organization Science, 2009.
Khurana, R. Searching for a corporate savior: the irrational quest for charismatic CEOs, Princeton University Press, 2002

Les femmes expertes cela existe !


Une belle initiative que celle de ce cabinet de conseil, Epoke conseil, qui produit un annuaire des expertes afin que les plateaux de télé ne soient plus ce Old Boys Club dont nous avons l'habitude.
En 2011, on comptait ainsi 82% d'hommes parmi ces "Experts" invités par les médias  (source)

Extraits de l'interview de la fondatrice d'Epoke, Chékéba Hachemi:

" Journalistes et producteurs s’adressent immanquablement à des experts en costard-cravate. Les femmes, elles, sont cantonnées au rôle de témoins de la vie quotidienne : on les interroge sur les enfants, l’éducation, la santé, le pouvoir d’achat… Dès qu’il s’agit de sujets « sérieux », on les zappe"

"Chaque fois que je demandais à des producteurs d’émissions ou à des journalistes pourquoi ils n’invitaient pas plus de femmes dans les débats, ils me répondaient : « On voudrait bien, mais il n’y en a pas ! » Avec la rédaction de ELLE, nous nous sommes dit alors : allons voir de plus près. En réalité, nous avons eu à peine besoin de chercher : des universitaires, des chercheuses, des consultantes, des professionnelles en pointe dans leur domaine, il y en a plein. Nous avons accordé une attention particulière à leurs publications. Résultat : certaines ont publié bien plus que des hommes incontournables dans les médias sur leur sujet de prédilection. Ce n’est donc pas un problème de compétences. Elles sont aussi légitimes pour apporter une perspective que les hommes"

" Les médias sont encore imprégnés du stéréotype sexiste selon lequel seul un homme peut avoir un regard avisé sur, par exemple, l’économie ou le cybercrime. Ensuite, les journalistes travaillent dans l’urgence, ils vont au plus vite, vers la personnalité la plus évidente sur un sujet. Du coup, ils fonctionnent en circuit fermé. D’autant que les experts hommes se « vendent » mieux que les femmes, à compétences égales"

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